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Enfin l’ère postnucléaire, par Ulrich Beck

 

 

«L’Etat, la science et l’industrie exhortent la population à monter à bord d’un avion pour lequel aucune piste d’atterrissage n’a été construite à ce jour.»

La formule est du sociologue allemand Ulrich Beck, théoricien de La société du risque dès 1986, l’utilisait pour qualifier la politique à l’égard du nucléaire civil qui prévaut dans les pays développés.

Dans une tribune publiée par Le Monde, il se réjouit aujourd’hui de la décision prise par Angela Merkel de mettre en place des alternatives à l’énergie nucléaire dans son pays avant 2021.

«L’Allemagne pourrait montrer qu’une sortie de l’énergie nucléaire est une opportunité de créer une économie de pointe», argue-t-il à l’opposé de . «Continuer, après Tchernobyl et Fukushima, à affirmer que les centrales nucléaires françaises, britanniques, américaines, chinoises, etc., sont sûres, c’est refuser de voir que, d’un point de vue empirique, c’est la conclusion inverse qui s’impose : s’il y a une certitude, c’est celle du prochain accident nucléaire majeur. Affirmer qu’il ne peut pas y avoir de risque zéro dans les grandes installations techniques de production d’énergie (ce qui est exact) et en tirer la conclusion que les risques courus dans le cadre d’une utilisation propre du charbon, de la biomasse, de l’énergie hydraulique, du vent et du soleil, ainsi que de l’énergie nucléaire, sont certes différents, mais comparables, c’est nier le fait que nous savons ce qui se produit lorsqu’un coeur nucléaire entre en fusion. Nous savons combien de temps persiste le rayonnement radioactif, quelles lésions le césium et l’iode infligent aux hommes et à l’environnement, et combien de générations auront à souffrir si jamais le pire arrivait. Et nous savons que les énergies alternatives ou renouvelables ne font courir aucun de ces risques dont les conséquences ne s’arrêtent à aucune limite temporelle, géographique ou sociale. Prendre comme aune du risque le nombre de décès relevés, comme le fait M. Monbiot, revient à masquer cette réalité.»

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