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Les OGM dans tous leurs états : le Pr Gilles-éric Séralini réfuté avec virulence

 

Le jour même de sa parution dans la revue Food and Chemical Toxicology, les généticiens américains n’ont pas manqué de réfuter avec virulence l’étude de Gilles-éric Séralini, professeur à l’Université de Caen en France, dont nous avons parlé dans un article précédent. Le 20 septembre 2012, Le Los Angeles Times, sous la plume de Rosie Mestel, reprenait les arguments des biogénéticiens qui, n’ayant aucun argument sérieux, ont reproché à  l’étude sa petite taille (!) et autres « sérieuses lacunes méthodologiques », telles que le type de rat utilisé dans la recherche qui est « est prédisposé à développer des tumeurs, ce qui rend les résultats difficiles à analyser ».

Parmi eux, Martina Newell-McGloughlin, directrice du programme international de biotechnologie à l’université de Californie à Davis, affirme que « l’étude n’a pas de valeur scientifique ». C’est normal puisqu’elle travaille sur les OGM et les défend âprement. Elle se demande même si l’étude « n’a pas été délibérément choisie pour obtenir le résultat attendu ». Quant à Bruce Chassy, professeur émérite de nutrition à l’université d’Illinois qui partage son opinion, il a déclaré lors d’une épidémie de salmonelle dans des élevages de poules de batterie dans l’Iowa qu’il ne fallait surtout pas détruire des millions d’œufs mais les consommer après les avoir pasteurisés afin de tuer les bactéries. On pourrait alors les recycler et les vendre comme œufs liquides ou les incorporer dans d’autres produits comme la mayonnaise ou les glaces. « Après la pasteurisation,  les bactéries seront tuées et si elles sont mortes, elle ne feront de mal à personne ». Ses critiques sont considérées par ses collègues comme « très » scientifiques. 

Deux jours plus tard, dans Mediapart, Michel de Pracontal intervenait à son tour dans un article intitulé : « OGM : une étude fait beaucoup de bruit pour presque rien ». Il citait les critiques américaines et signalait que le Pr Séralini avait déjà publié en 2007 et 2009 des articles scientifiques visant à démontrer la toxicité de l’herbicide Roundup produit par Monsanto et que ses travaux avaient reçu à chaque fois une grande publicité, mais qu’ils avaient aussi « été sévèrement critiqués par de nombreux scientifiques qui ont pointé de multiples failles méthodologiques. »

« Tout ce battage publicitaire est-il mis au service d’une découverte scientifique capitale, aux conséquences majeures pour la santé animale et humaine ? Ou s’agit-il surtout d’autopromotion ? », demande-t-il. Quant on connaît les difficultés rencontrées par les chercheurs au cours de leur étude, il est difficile d’évoquer l’autopromotion. Et benoitement, il continue « Pourtant, depuis quinze ou vingt ans, des milliards d’animaux d’élevage dans l’Union européenne ont été nourris avec du soja transgénique, sans qu’on observe d’effet particulier. Et les populations humaines dans le monde entier ont aussi consommé des aliments contenant des OGM, sans qu’un problème de santé ait été mis en évidence. » Or, tout le monde sait fort bien que la santé des Américains du Nord est de plus en plus dégradée, que leur espérance de vie a légèrement diminué, passant de 77,9 années à 77,8 années selon un rapport national des statistiques de l’état civil du Centre de contrôle des maladies (CDC) publié fin 2010. Quant au cancer, il augmente dans des proportions redoutables, mais sans doute monsieur de Pracontal l’ignore car il n’hésite pas à citer le professeur Mark Tester, tout aussi inconscient : « Si les effets sont aussi importants, et si les conclusions de l’étude (de Séralini) s’appliquent aussi aux humains, pourquoi les Nord-Américains ne tombent-ils pas comme des mouches ? » Toujours cité par Pracontal, ce spécialiste de la génétique des plantes à l’université d’Adelaïde en Australie ajoute : « Les organismes génétiquement modifiés ont été dans la chaîne alimentaire (en Amérique du Nord) depuis plus d’une décennie, et la longévité continue de croître inexorablement ! »

5004896620_f41cb69567.jpgEt, Mark Tester pose la question : « pourquoi aucune des plus des cent études antérieures, menées par des scientifiques réputés, publiées dans des journaux de référence, n’ont-elles rien mis en évidence ? », alors qu’il est bien placé pour avoir la réponse à sa question.

Parmi tous ses détracteurs, aucun n’a dit que le Pr Séralini a été le premier à avoir réalisé des tests statistiques indépendants sur des produits de la firme Monsanto et a déjà prouvé que le maïs Monsanto MON 863 provoquait des signes de toxicité hépatique et rénale chez les animaux qui en consomment.

Ces travaux qui remettaient en question la compétence et l’intégrité de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments), de l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) de la CGB (Commission du génie biomoléculaire) et de la FDA (Food and Drug Administration), qui ont accepté ces OGM sans refaire ce genre de travail, ont provoqué de vives réactions de Monsanto et de plusieurs autres organismes de contrôle et d’évaluation des OGM à travers le monde.

Ensuite l’AFBV (Association Française des Biotechnologies Végétales) est entrée en lice. Présidée par Marc Fellous, professeur émérite de génétique humaine, ancien président de la Commission du génie biomoléculaire chargée d’évaluer les risques liés aux OGM par les ministères de l’agriculture et de l’environnement, elle regroupe nombre de scientifiques convaincus « de l’intérêt des biotechnologies végétales pour notre pays, en particulier pour développer une agriculture durable  » Elle est parrainée par des chercheurs comme Claude Allègre et Axel Kahn, ardents partisans des OGM.

à plusieurs reprises l’AFBV a essayé de jeter le discrédit sur les travaux du Pr Séralini, déclarant que ses travaux « ont toujours été invalidés par la communauté scientifique », ce qui est un mensonge car ils ont été publiés dans des revues internationales à comité de lecture et aucun n’a jamais fait l’objet d’une invalidation.


Enfin, le 21 janvier 2010, cette hargne a pris des proportions démesurées lorsque le Magazine de la santé de France 5 a fait appel à Gilles-éric Séralini pour l’émission « Les OGM une menace pour la santé ? » Le 26 janvier,  l’AFBV écrivait à la direction de France 5, se déclarant scandalisée que l’émission « s’appuie sur les seuls propos d’activistes opposés aux OGM, comme G.E. Séralini, chercheur avant tout militant anti-OGM ». Elle déplorait qu’une chaîne de télévision publique se fasse la porte-parole à la solde d’un « marchand de peurs » et « scientifique non reconnu » et demandait que l’AFBV puisse à son tour s’exprimer sur France 5, pour donner son point de vue « toujours étayé sur une base scientifique. » L’AFBV est bien mal placée pour parler de bases scientifiques, étant donné les nombreuses mises en garde de scientifiques contre les OGM. Il est vrai que la plupart du temps leurs travaux ont été dénigrés et occultés par ces individus qui évoquent l’impartialité.  

 Marc Fellous source photo

Excédé par ces attaques extrêmement violentes du Pr Fellous qui essayait de le discréditer auprès des services publics et de ses étudiants, Gilles-éric Séralini a porté plainte, soutenu dans cette démarche par d’autres chercheurs qui, à l’instar de Christian Vélot, ont eux aussi subi des pressions de la part du lobby OGM.
Parmi eux Générations Futures (ex-MDRGF), CAP21 (le mouvement écologique de Corinne Lepage), la « Fondation Sciences Citoyennes », dont le président est Jacques Testart, qui travaille à une réappropriation citoyenne et démocratique de la science et de la technique afin de les mettre au service du bien commun en réunissant des chercheurs scientifiques critiques et des « profanes », et le « Réseau Européen des Chercheurs pour la Responsabilité Sociale et Environnementale », dont la présidente est Angelika Hilbeck du Geobotanical Institute de Suisse et le vice-président Christian Vélot.

Contrairement à l’attente de ses détracteurs, le 18 janvier 2011, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a estimé que l’imputation faite à Gilles-éric Séralini « d’avoir failli à son obligation de probité intellectuelle en raison de sa dépendance à l’égard de Greenpeace, dont il recevrait une aide financière pour ses travaux » était bien diffamatoire. Pour le tribunal, Marc Fellous a « manqué de prudence » en tenant de tels propos et c’est lui qui a été condamné pour diffamation  par le tribunal correctionnel de Paris à payer 1 000 euros d’amende (avec sursis), et à verser un euro de dommages et intérêts à Gilles-éric Séralini.

Interviewé ces jours-ci sur RMC, Marc Fellous, fort de cette expérience, a conseillé d’éviter toute conclusion hâtive, et d’attendre l’avis notamment de l’Anses pour se faire une idée plus précise de la question, alors que pour Agnès Ricroch, généticienne à l’Université de Paris XI et l’Université de l’état de Pennsylvanie, signataire en 2008 du « non au moratoire sur les OGM », les résultats ne concordent pas avec d’autres études à long terme qui ont étudié l’innocuité des OGM introduit dans une gamme d’animaux y compris les poulets, les rats, les souris, les cailles, les singes et les poissons. Pour elle, « le débat sur les OGM d’un point de vue sanitaire est clos ».

Hervé Kempf source photo 

Hervé Kempf paru dans le journal Le Monde du 23 septembre, le Dr Jacques Lacaze pose le problème de fond, celui du rapport entre l’argent et la Vérité.

Fort heureusement, d’autres sons de cloches ont été entendus parmi  toutes ces déclarations de guerre.

Ainsi, citant un article d’

« La conclusion d’Hervé Kempf est on ne peut plus claire : « quel rapport entre l’argent et la vérité ? » Pour dire la chose plus précisément et plus crûment : quel rapport entre la recherche effrénée du profit maximum à tout prix, dont celui de notre santé et de nos vie, et la Vérité, en l’espèce la Vérité scientifique. »

Le Dr Lacaze remercie Gilles-éric Séralini et son équipe d’avoir réalisé cette étude dans des conditions invraisemblables et pour lui, une page est tournée, une voie est ouverte et il faut en profiter !

« Déjà, les chiens de garde de l’industrie agro-alimentaire, les chiens bardés de diplômes et d’honneurs sont en chasse.

« Il y a les gros bouledogues ayant pignon sur rue, et les ratiers, qui sont aussi des rats, et qui attaquent sans vergogne tout ce qui bouge « au nom de la science » en réalité au nom de l’industrie agro-alimentaire et de l’industrie pharmaceutique qui veulent tout régenter en matière de santé, pour leur profit et contre notre santé. Ces gens là, auraient seuls le droit d’expérimenter de faire « progresser la science » sans l’ombre d’un contrôle ! »

 

         Quant à Hervé Kempf, dans son article paru dans Le Monde, il demande à juste titre : OGM, qu’à fait l’état ?

« Une question essentielle est de savoir pourquoi un chercheur de qualité, employé dans une structure publique, a été obligé de chercher des fonds auprès de fondations privées pour pouvoir mener en catimini une étude d’un intérêt général. De savoir pourquoi, alors que les organismes génétiquement modifiés sont entrés dans le débat public depuis plus de quinze ans, ils suscitent une interrogation collective, entraînent des conséquences majeures en termes d’économie agricole ».

Hervé Kempf demande aussi pourquoi le Centre national de la recherche scientifique, l’Institut national de la recherche agronomique sont dénués de biologistes et d’expérimentateurs, au point qu’il faille toujours s’en remettre aux études pilotées par Monsanto, Syngenta, Pioneer, dont les données restent secrètes, au nom du sacré saint « secret industriel ».

Il est important de savoir que les fonds privés qui ont financement cette étude (3,2 millions d’euros) viennent de la grande distribution, Auchan et Carrefour en tête. À l’encontre de nos gouvernants, les hypermarchés ont compris le danger des OGM et l’urgence d’aller dans le sens de la demande des consommateurs.

« Poser la question, c’est souligner la passivité du corps politique et de l’institution scientifique. On ne peut la comprendre que par la dérive de l’activité scientifique depuis une trentaine d’années. Elle était auparavant financée par les fonds publics, ce qui permettait une plus grande liberté à la recherche. Elle est maintenant, de plus en plus souvent, financée ou orientée par des entreprises qui ont peu d’intérêt pour les recherches non appliquées et négligent les effets des technologies qu’elles veulent commercialiser. »

 

Comme le disait Napoléon : « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours » et à notre époque, l’image est plus que parlante. Je ne peux donc que vous conseiller de voir le film « La semence dans tous ses états », de Christophe Guyon, produit par Fotosintesia, en ligne sur Dailymotion et le film de Jean-Paul Jaud «Tous Cobayes ? », en salle depuis le 26 septembre. Après avoir frappé les esprits avec son film sur les pesticides « Nos enfants nous accuseront », Jean-Paul Jaud nous entraîne dans les secrets de l’étude du Pr Séralini et démontre sans ambigüité que les OGM sont des poisons !

4789043359_78f141306b.jpg« Il faut dire que même dans les rêves les plus fous des militants anti-OGM, on n’espérait pas une démonstration aussi forte de leur nocivité », commente Christophe Guyon. « Les OGM génèrent des tumeurs de façon incontestable, du moins sur les rats de laboratoire et même si la presse a dévoilé les résultats de cette étude choc, la caméra indiscrète de Jean-Paul Jaud nous propulse au fil des jours dans les salles stériles, devant les tumeurs grandissantes de ces rongeurs condamnés d’avance. La stupéfaction des chercheurs est à la hauteur du dégoût que nous inspire le calvaire de ces cobayes. Les premiers décès surviennent après le 100e jour. Pas étonnant qu’une étude de trois mois ne voit pas grand-chose à redire sur les OGM ! Dans l’expérience du film, au 13e mois c’est l’explosion des tumeurs palpables. »

Aussi, pour vous convaincre si vous ne l’êtes pas déjà, courrez voir le film Tous cobayes, et il nous reste à espérer que les citoyens vont prendre conscience de leur pouvoir et arrêter d’acheter des poissons et des huitres d’élevage, ainsi que tous les plats préparés qui contiennent des produits issus d’OGM. Seul le boycott total pourra nous sauver ainsi que la Planète.

Sylvie Simon

http://www.sylviesimonrevelations.com/article-les-ogm-dans-tous-leurs-etats-le-pr-gilles-eric-seralini-refute-avec-virulence-110608715.html