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La centrale nucléaire de Fessenheim devrait être prolongée de dix ans

La centrale nucléaire de Fessenheim devrait être prolongée de dix ans

LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 23.06.11 | 08h12  •  Mis à jour le 23.06.11 | 12h26 

Vue de la centrale de Fessenheim, le 14 mars 2011.

Vue de la centrale de Fessenheim, le 14 mars 2011.AFP/FREDERICK FLORIN

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) devrait se prononcer début juillet sur une éventuelle prolongation de 10 ans de l’exploitation de la plus vieille centrale nucléaire du pays, à Fessenheim en Alsace. Dans son édition du jeudi 23 juin, Le Figaro affirme pour sa part que cette prolongation est déjà acquise.

Selon le journal, à l’issue de l’examen de passage des trente ans, qui s’est déroulé du 17 octobre 2009 au 24 mars 2010, un rapport d’experts a approuvé la prolongation pour dix ans du fonctionnement de ce réacteur mais a assorti cette autorisation d’un certain nombre de prescriptions techniques.

Le Figaro ajoute que l’ASN n’a pas formellement statué le rapport. L’autorité devrait se prononcer d’ici à la fin du mois. Mais « chez EDF, on estime que Fessenheim présente les mêmes garanties les générateurs de vapeur par exemple ont été changés — que Tricastin 1 qui a reçu l’autorisation d’opérer jusqu’à ses 40 ans », écrit le quotidien.

RISQUE DE CONTAMINATION DU RHIN

Le quotidien ajoute que la réévaluation de la sûreté de la centrale face à un événement grave vient de démarrer. Ses conclusions sont attendues pour novembre. Or poursuit le Figaro, « la cuve du réacteur no 1 de la centrale a été construite sur une dalle de béton, le radier, qui est, de l’aveu d’EDF, la plus mince du parc nucléaire. Et, à Fessenheim, le radier d’environ 1 mètre d’épaisseur contre 3 à 4 mètres à Fukushima, est situé juste au-dessus de la nappe phréatique du Rhin. En cas d’accident grave avec fusion même partielle du cœur radioactif, la dalle de béton pourrait être percée » et alors « le Rhin serait contaminé, jusqu’à Rotterdam », prévient une source gouvernementale. En cas de défaillance lors de ces tests de résistance, un scénario de fermeture de la centrale n’est pas exclu, poursuit cette personne.

Début juin, l’ASN avait estimé que la centrale alsacienne avait connu en 2010 un fonctionnement « satisfaisant », dans « la moyenne du parc nucléaire français », lors d’une conférence de presse sur « l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en Alsace et en Lorraine en 2010 ».

Les associations écologistes dénoncent cependant la vétusté du complexe nucléaire, entré en service en 1977. Stop Fessenheim a ainsi lancé une pétition « Arrêter Fessenheim », signée par quelque 400 élus. Elles s’inquiètent, en outre, des risques sismiques mis en lumière par l’accident de Fukushima. L’Allemagne et la Suisse voisines, qui ont décidé de renoncer à l’énergie nucléaire et qui détiennent une participation dans la centrale de Fessenheim (respectivement 17,5 % et 15 %), sont également favorables à sa fermeture.

Nicolas Hulot, candidat à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts, a fait savoir jeudi qu’il souhaitait que la centrale nucléaire de Fessenheim ferme « maintenant, pas dans dix ans ». La France « ne peut plus s’entêter seule dans son aveuglement en faveur de l’atome » a-t-il ajouté, avant d’affirmer que « la fermeture des centrales les plus anciennes et l’arrêt des projets de nouveaux réacteurs sont les premiers pas indispensables vers une politique énergétique du futur. »