La qualité de l’eau, son coût, de même que l’efficacité des systèmes d’assainissement, sont devenus des soucis pour les habitants du Beaujolais.
L’Association Rhône Beaujolais des Usagers de l’Eau (ARBUE) milite en faveur d’une autre conception de l’alimentation en eau des habitants du Beaujolais. Elle trouve absurde de prélever l’eau de la Saône, qui est polluée, pour la dépolluer à grand prix alors qu’il serait possible, pour moins cher, de sanctuariser une partie du haut beaujolais et d’en faire une sorte de grand château d’eau naturel comme l’a fait, par exemple, la ville de New-York. ARBUE milite également pour éviter la construction de stations d’épuration de trop grande taille qui ont pour premier effet de polluer gravement les rivières par leurs rejets.
Notre commune a engagé la préparation d’un PLU. Le diagnostic préparatoire a révélé que l’eau de l’Ardiéres était très polluée. Or cette eau debouche dans la Saône. Nous avons pensé que la note suivante de l’ARBUE, élaborée à l’occasion d’une consultation organisée par les pouvoirs publics, bien qu’assez technique, intéresserait certainement quelques uns de nos lecteurs :
Consultation du public sur l’avenir de l’eau du comité de bassin Rhône-Méditerranée
Avis de l’Association Rhône Beaujolais des Usagers de l’Eau (ARBUE) pour le prochain schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE)
Thème « Pollution et santé »
Ci-dessous 7 avis déjà publiés sur le forum de l’AERMC ou notre site internet (http://eaubeaujolais.wordpress.com/) :
1) L’association ARBUE milite pour la création de zones de production d’eau potable protégées à 100 % et la suppression des captages près des rivières polluées (Lyon, Villefranche, tous les autres dans les vallées du Rhône et de la Saône). Cela est-il techniquement possible? Voici plusieurs argumentaires pour dire oui.
- Calcul de Ghislain de Marsily : 6 % du territoire sont nécessaires pour alimenter toute la France en eau potable (2009, colloque d’Evian).
- Exemple de New-York : 9 millions d’usagers sont alimentés par 5000 km2 de territoire protégé des pollutions. Pour les 14 millions d’habitants du bassin RMC, cela fait 8 000 km2, soit 6% du bassin (exactement le même chiffre).
- Exemple de Saint-Bonnet-des-Bruyères : une très faible partie de son territoire est utilisé pour la production d’eau de toute la commune (zone forestière entièrement protégée naturellement).
- En France, les surfaces forestières et sans usage couvrent 38 % du territoire, l’agriculture 54 % et l’espace urbain 8%. Les 6 % (ou un peu plus en tenant compte de la répartition des populations) de zones de production d’eau potable peuvent donc facilement être trouvés dans les zones forestières, sans usage et d’agriculture biologique.
- Dans le bassin RMC, les zones à protéger pourraient être dans les massifs montagneux qui entourent les zones urbaines et où les précipitations sont plus importantes.L’aménagement du territoire doit prendre en compte les enjeux de la santé publique. Sur une route, l’état oblige les véhicules à rouler uniquement à droite, c’est une bonne chose pour éviter les accidents, et personne ne conteste. On pourrait faire de même pour la santé publique en mettant les captages dans des zones non polluées et en protégeant ces zones, au lieu de l’aberration du captage de l’eau près des rivières polluées et en aval des zones industrielles, des décharges et des zones d’agriculture chimique à pesticides et nitrates. L’ARBUE demande donc à L’Agence de l’Eau d’inscrire dans le prochain SDAGE la création de zones de production d’eau potable protégées à 100 %, et de favoriser financièrement les collectivités qui vont dans cette voie.2) Depuis 15 ans, des usagers, puis l’Association Rhône Beaujolais des Usagers de l’Eau – ARBUE, informent sur la pollution actuelle de l’eau du robinet dans le département du Rhône, en particulier à Villefranche-sur-Saône et à Lyon. L’eau distribuée provient de cours d’eau extrêmement pollués, avec plus de 100 polluants détectés par l’AERMC, le Rhône à 90 % pour les 1,2 million d’usagers du Grand Lyon, la Saône et le Nizerand à 80 % pour Villefranche. Avec les autres collectivités alimentées par ces rivières polluées, la santé de plusieurs millions d’habitants de l’AERMC est en danger.L’ARBUE propose une solution. L’alimentation en eau potable des collectivités par des captages alimentés par des bassins versants protégés à 100 % et l’abandon le plus rapidement possible des champs captants situés près des rivières polluées (Crépieux-Charmy pour le Grand Lyon, Beauregard pour Villefranche) et tous les captages situés à moins de 500 m du Rhône et de la Saône. Le SDAGE pourrait-il inclure cette demande des consommateurs d’eau du robinet ?Polluants de Villefranche : http://eaubeaujolais.wordpress.com/liste-des-polluants/
Polluants de Lyon (liste non à jour) : http://leau.wordpress.com/2010/11/04/nouveaux-polluants-dans- le-rhone-88-de-leau-potable-du-grand-lyon/
Nous demandons à l’Agence de l’Eau de sauver tous les captages exemplaires encore en service, comme Saint-Bonnet-des-Bruyères (69) : bassin d’alimentation protégé à 100 %, adduction gravitaire, pas de polluants ni de chloration de l’eau. De se servir de cette excellence, pour agrandir petit à petit la distribution d’une eau de grande qualité, et arriver à 100 % de la population du bassin RMC alimentée par des captages protégés à 100 %. Prendre l’exemple de l’agglomération de New-York qui capte son eau dans une région montagneuse à 200 km de la ville et qui a protégé son bassin d’alimentation à 100 %. Le coût de la protection a été 5 fois inférieur à la solution alternative du traitement de l’eau (2 fois moins que les chiffres avancés par l’AERMC, paragraphe : pesticides).
http://www.zones-humides.eaufrance.fr/?q=node/537 Association Rhône Beaujolais des Usagers de l’Eau
4) STOP AUX ZONES STRATEGIQUES
L’Agence de l’Eau a mis en place des « zones stratégiques à préserver pour la production d’eau potable ». Ces zones ont été choisies sans tenir compte des effets « cocktail » et en « U inversé ».
Le critère de choix était le respect des limites de qualité actuelles, et non la potabilité réelle de l’eau (qui inclut d’après le Code de la Santé Publique les risques pour la santé dus aux faibles teneurs en polluants et à l’effet cocktail). De plus, les études ont souvent été réalisées par des bureaux d’études notoirement liés aux multinationales de l’eau, qui bien sûr ont intérêt à avoir une eau brute captée de la plus mauvaise qualité possible pour augmenter leurs chiffres d’affaires et leurs profits.
Résultats, les zones stratégiques sont principalement à côté du Rhône et de la Saône. Des traitements complexes et coûteux seront nécessaires pour rendre l’eau potable : élimination des centaines de micropolluants toxiques présents dans le Rhône et la Saône, et traitement de confort pour éliminer le calcaire de ces nappes alluviales. Des pompages seront nécessaires pour remonter les eaux lourdement traitée vers les usagers. Tout cela est gigantesque gaspillage d’énergie, illégal car contraire au développement durable.
L’ARBUE demande à l’AERMC la suppression de toutes ces « zones stratégiques » et le remplacement par des zones de production d’eau potable protégées à 100 %, actuelle et future. Le principal critère de choix étant la possibilité d’établir des captages d’eau potable dont les bassins d’alimentation sont protégeables à 100 % de leurs superficies (sans avoir aucune goutte en provenance du Rhône, de la Saône et des autres rivières polluées).
Un exemple : une « zone stratégique » a été créée à Quincieux à l’intérieur d’un méandre de la Saône. L’eau captée sera donc presque entièrement l’eau très polluée de la Saône (comme les captages actuels du Grand Lyon qui captent à 90 % l’eau très polluée du Rhône). Le Grand Lyon prévoit de faire un immense champ captant dans cette « zone stratégique », pour capter l’eau polluée de la Saône et pouvoir la mélanger avec l’eau du Rhône mais polluée différemment. Ce projet est illégal car contraire au développement durable (obligation de la Constitution Française) et au Code de la Santé Publique (interdiction des mélanges et des dilutions car ils augmentent la toxicité de l’eau par effet cocktail et en U inversé). L’ARBUE demande à l’AERMC de tout faire pour stopper de ce projet du Grand Lyon (aucune subvention pour ce projet et également pour l’énorme tuyau entre Lyon et le Beaujolais destiné à faire le « GRAND MELANGE »)Avis de l’Association Rhône Beaujolais des Usagers de l’Eau (ARBUE) – Avril 201
5) « Priorité à la protection des captages d’eau potable »
Oui, mais uniquement pour les captages protégeables. La première démarche dans la protection
d’un captage est de savoir s’il peut être protégé. L’enjeu principal pour la santé humaine est la pollution de l’eau du robinet par les micropolluants : toxicité à effet sans seuil, effet cocktail, effet en
U inversé ou en cloche (produits non toxiques à dose courante, mais toxiques à dose très faible). Les champs captants situés à proximité des rivières polluées par plus de 100 micropolluants (Rhône, Saône…) ne sont pas protégeables, il faut donc prévoir leur suppression à moyen terme.
La démarche de protection doit être réelle et efficace. La seule possible est donc la protection de 100 % du bassin d’alimentation.
Les démarches dilatoires (périmètres de protection, études « BAC-Grenelle ») doivent être abandonnées. Les professionnels savent que ces études ne servent à rien, à part à perdre du temps pour augmenter la pollution des captages, et donc les profits des multinationales qui vivent essentiellement de la dépollution.
Rappel : les « périmètres de protection » sont des zones réduites à proximité des captages. La plupart de l’eau captée vient d’ailleurs, donc impossibilité de protection réelle des captages. Les BAC sont également des zones restreintes à amont des captages, sans inclure l’alimentation principale des captages qui pour la plupart des français est la rivière à côté du champ captant. Pire, les actions de protection sont sur des zones limitées du BAC, alors que la seule mesure efficace est la protection de 100 % des bassins d’alimentation (une pollution sur une zone argileuse atteindra toujours les captages, elle mettra seulement plus longtemps). Pire encore, lors d’un colloque à Evian en 2009, le spécialiste français de l’INRA des mesures agroenvironnementales de protection des captages a dit en résumé que la partie agricole de ces démarches « BAC-Grenelle » était du « pipeau », et les grands responsables de la santé publique française qui étaient sur une table ronde devant le public se sont mis à sourire.
6) Un exemple local : Le captage d’Anse le « Divin » (Syndicat Saône-Turdine)
Cette eau est « traitée » par dilution d’un rapport 1/100 et envoyée au robinet des usagers par le Syndicat Mixte d’Eau Potable Saône-Turdine, et même remontée jusqu’à la Haute Vallée d’Azergues (SIEHVA) !
L’eau de dilution (les 99/100) est elle-même une eau mélangée de 27 captages différents répartis sur 14 km le long de la Saône : échange d’eau permanent entre Villefranche et Ambérieu-Anse, permettant de diminuer la pollution de l’eau de la CAVIL en envoyant des polluants de Villefranche dans le réseau du Syndicat Saône-Turdine (110 000 habitants). Problèmes :
o les effets « cocktails » liés aux mélanges (le mélange de plusieurs polluants augmente la toxicité de l’eau).
o les effets « en U inversé » liés aux dilutions (quand on diminue leur concentration, certains polluants sont de plus en plus toxiques).
De plus cette technique de « traitement » par mélange et dilution est contraire au Code de la Santé Publique, car elle augmente la toxicité de l’eau du robinet par effet cocktail. Si les usagers ne réagissent pas, cette politique absurde va continuer et s’amplifier pour faire face aux augmentations des pollutions des eaux captées (grave pollution aux solvants chlorés de puits de « Saône-Turdine »). Le Syndicat Saône-Turbine et le Grand Lyon prévoient 2 nouveaux champs captants en bordure de Saône et un énorme tuyau entre Lyon et le Beaujolais.
L’ARBUE demande à l’Agence de l’Eau et au comité de bassin de tout faire pour obtenir :
L’arrêt des « traitements » par mélange et dilution L’arrêt des projets des nouveaux champs captants en bordure de Saône (Grand Lyon et Syndicat Saône-Turdine)
L’alimentation gravitaire à partir de zones protégées
Une concertation citoyenne sur ces projets avec une information objective de tous les usagers (1,2 million du Grand Lyon et 110 000 de Saône-Turdine) |
7) SOLUTION POUR L’EAU DANS LE PAYS BEAUJOLAIS |
Le Pays Beaujolais, c’est 200 000 habitants répartis sur 1 550 km2. Pour alimenter en eau ces 200 000 habitants, il faut une surface d’environ 120 km2, soit moins de 8 % du territoire. L’ARBUE propose donc la création de plusieurs zones de production d’eau potable protégées à 100 % réparties dans le pays Beaujolais. |
Le Pays Beaujolais a l’ambition de devenir un territoire à énergie positive. Cet objectif excellent ne peut être atteint que si tout est optimisé pour de ne pas gaspiller l’énergie. Notre solution est donc indispensable. La situation actuelle pour l’eau et l’assainissement est un gaspillage permanent d’énergie : pompages de l’eau aux points bas des territoires près des rivières, traitements de potabilisation toujours plus coûteux en énergie et polluants, relevages des eaux usées pour les concentrer sur d’énormes stations d’épuration consommatrices d’énergie… |
Cette solution est possible.
Faire boire l’eau polluée captée près des rivières et en aval des zones industrielles et des zones d’agriculture chimique à pesticides et nitrates est le choix actuel de nos responsables. Nous le contestons. Nous le considérons même contraire à la Constitution Française, qui par la Charte de l’Environnement, impose aux pouvoirs publics le Développement Durable (article 6). Protéger des zones et amener gravitairement de l’eau non polluée aux usagers, c’est le Développement Durable. En effet, ce système, quand il est mis en place, dure éternellement et permet d’avoir une eau d’excellente qualité à un coût beaucoup plus bas que le prix actuel. Cette politique concilie bien « la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social ».
SOLUTION POUR LE GRAND LYON
Pour les 1,2 millions d’usagers du Grand Lyon, notre solution est identique. Une alimentation en eau par des zones protégées situées dans les Alpes, le Jura et le massif central est possible.